Quel regard portez-vous sur les autres et sur vous-même? Comment vous sentez-vous reconnu·e·s et comment reconnaissez-vous les autres?
Regards
Elles avançaient l’une vers l’autre dans la rue, deux inconnues dont le chemin se croisait par hasard en cette belle matinée ensoleillée. Alors qu’elles s’approchaient l’une de l’autre leurs regards se sont croisés, elles ont échangé un sourire chaleureux tout en poursuivant chacune leur chemin.
Ces regards qui se croisent, ce sourire, sont en Analyse Transactionnelle ce que nous appelons un signe de reconnaissance. Là il s’agit d’un signe de reconnaissance positif non verbal, signifié par un sourire. Dans ce bref échange, chacune se sent reconnue et exister pour l’autre.
La soif de reconnaissance
Les signes de reconnaissances viennent nourrir ce que nous appelons en Analyse Transactionnelle la soif de reconnaissance. Ce besoin de tout être humain de se sentir reconnu, estimé, respecté. S’ils sont agréables lorsqu’ils sont positifs, les signes de reconnaissances peuvent aussi être négatifs, verbaux ou non-verbaux. Imaginez la scène ci-dessus : au lieu de se sourire au moment de se croiser, les deux femmes échangent un regard fermé, froid, qui peut paraître jugeant, non accueillant.
Nous distinguons également les signes de reconnaissances conditionnels, qui touchent le faire, et inconditionnels, qui touchent l’être, tous deux pouvant être positifs ou négatif.
L’économie des signes de reconnaissances
Chacun de nous avons une manière bien particulière et personnelle de nourrir notre soif de reconnaissance, selon l’environnement dans lequel nous avons grandi, les modèles que nous avons eus, les expériences que nous avons faites. Cela peut se manifester dans la manière dont nous faisons un compliment ou adressons une critique, les recevons, les demandons, les refusons, nous les donnons à nous-mêmes. Tout un programme que Claude Steiner a appelé l’économie des signes de reconnaissance, qu’il illustre dans son magnifique conte « Le conte chaud et doux des chaudoudoux », allégorie des relations humaines.
Alors, à qui allez-vous sourire aujourd’hui ?
Références
Claude M. Steiner : « L’économie des caresses », Classiques en AT vol.1, p. 94-99.
Claude M. Steiner: “Le conte chaud et doux des chaudoudoux”, InterEditions